Je viens d’avoir des nouvelles de la dernière assemblée générale et comme certains d’entre vous je m’interroge sur comment on en est arrivé là et comment les choses vont évoluer.
Il semblerait que le bureau est d’une part sous estimé la question des statiques et d’autre part n’ait pas été assez actif sur la succession de Guy Mairot pourtant connue depuis plus d’un an.
Concernant les statistiques, je viens de me rendre compte en discutant avec un représentant de l’activité service que ce point très important pour la majorité des constructeurs est considéré presque comme secondaire par certains représentants de l’activité services.
Ceci est symptomatique d’un manque de communication et par conséquent d’un manque de compréhension entre les groupes constructeurs et services
Le fait que deux constructeurs importants invoquent depuis un certain temps la politique de leur groupe pour ne pas répondre aux statistiques aurait certainement pu faire l’objet de négociations en amont au niveau du bureau du Cecip à Bruxelles avant que l’on en arrive à un clash.
Nous sommes maintenant rendus à un point de blocage ou chacun campe sur sa position et le risque d’éclatement est grand.
En décembre, je posais dans ces colonnes la question d’un code de déontologie, c’est-à-dire les devoirs que chacun des membres s’engage à assumer pour le plus grand bien de la profession.
Comme le rappelle Monsieur Charles Testut dans son ouvrage « Mémento du pesage », (Page 194 à 197) c’est le 7 janvier 1870 que fut fondé le premier syndicat professionnel des fabricants de pesage et de mesurage. Son premier président en fut Monsieur Leonard Paupier.
En 1944, à la libération, ce syndicat comptait 460 adhérents environ. A ce moment là des incidents à propos de la gestion du comité d’organisation donnèrent lieu à des polémiques, signe constant d’un déséquilibre dans une organisation professionnelle rappelle Monsieur Testut.
Il poursuit : « C’est ainsi qu’un certains nombre de constructeurs, animés d’un d’un véritable esprit de confraternité qui doit régner au sein de la corporation, désapprouvèrent ces querelles de personnes et fondèrent à Lyon le 7 mai 1945 : » le Syndicat National des Industriels Constructeurs d’appareil de pesage et de mesurage «
Ce rappel historique est là pour nous rappeler, que dans le passé déjà, à plusieurs reprises, dont la dernière remonte à 1997 à la fondation du COFIP, des polémiques ou des discordes avaient conduit à un éclatement du syndicat. Il est là aussi pour nous rappeler que nous avons eu des pairs qui étaient animés d’un esprit de confraternité et que cet état d’esprit est nécessaire pour surmontera les difficultés et les rivalités.
Je citerai aussi partiellement la préface de Monsieur Francis Viaud qui fut inspecteur général et chef des instruments de mesure dans la première édition du Manuel de l’Ajusteur balancier.
Ce manuel fut édité en 1954 par la Fédération Nationale du Pesage qui réunissait à l’époque les constructeurs et les balanciers.
Monsieur Viaud commence par :
« Le temps est déjà loin ou Rabelais confirmait ce propos du sage que « science sans conscience n’est que ruine de l’homme » (Certains d’entre vous se souviendrons d’avoir disserté en philo à ce sujet) .Sans doute les difficultés de toutes sortes assaillent, plus encore que par le passé les chefs d’industrie. Mais le vieil adage s’impose toujours à l’esprit des industriels dignes de ce nom A coté et au-dessus des connaissances s’étale l’impératif moral et peut être catégorique de la « conscience ».
La conscience dont parle Monsieur Viaud est définie dans le dictionnaire Robert comme : « la faculté ou le fait de porter des jugements de valeur moral sur ces actes ».Il voulait dire par là qu’un certain nombre de devoirs comme la qualité du travail délivrée ou la formation professionnelle ou le respect de la réglementation relevaient de la bonne conscience.
Aujourd’hui les mots ont changés mais pas le sens, on parle plus volontiers de « déontologie » qui est rappelons le : l’ensemble des devoirs que s’imposent les professionnels dans l’exercice de leurs métiers.
Bien sur le COFIP doit définir clairement ce qu’attendent les membres de leur organisation.
La représentativité de la profession pour discuter avec l’administration ne suffit pas ! les statistiques ne suffisent pas ! N’oublions pas que le COFIP est une organisation patronale et que les patrons doivent pouvoir parler d’autre chose que de la métrologie légale.
Le bureau a besoin de réunir des chefs d’entreprise, PDG, DG, Gérants (pas leurs représentants aussi talentueux soient t ‘ils).Les spécialistes qui nous entourent peuvent participer à des groupes de travail très utiles mais de grâce ne confondons pas le travail du bureau avec celui des groupes de travail. Que de fois j’ai eu le sentiment de perdre mon temps en blabla et je pense que je n’étais pas le seul.
Les patrons ont besoin de se rencontrer et de se parler. C’est la seule façon de pouvoir avoir une véritable confraternité, d’éviter la guerre entre les équipes commerciales qui se comportent souvent de façon déloyales. Cette attitude ruine la profession, appauvrit ses collaborateurs et ne fait même pas le bonheur des consommateurs. Ce n’est pas parce que les patrons se rencontrent qu’ils deviennent des hors la loi au sens du délit d’entente sur les prix et sur le partage des marchés. Bruxelles ou le Gatt ne doivent pas être des alibis pour ne pas le faire, c’est un argument que l’on m’a parfois opposé mais que je ne juge pas recevable. Non ! les patrons doivent pouvoir se rencontrer pour que la profession reste unie sur des valeurs et qu’elle exige que la loi soit claire et respectée par tous.
Concernant la présidence, il faut que l’un des membres du bureau décide de prendre ses responsabilités pour la profession. Il n’y a pas d’autres solutions possibles. Je ne pense pas que l’on manque de personnes de valeur ou suffisamment expérimentées, ce n’est pas forcement un problème de leadership .On manque surtout de personnes qui ont assez le sens du devoir pour consacrer du temps à une activité qui ne rapporte rien et qui n’a plus assez de résultats pour valoriser celui qui la conduit.
En commençant par réunir un consensus sur les buts du COFIP et en retrouvant un bon niveau de confraternité, tout naturellement un candidat va émerger du groupe.
Je vous souhaite à tous de passer de bonnes vacances souvent propices à la méditation.